L’achat de matériel ferroviaire

Chercher à acheter du matériel ferroviaire lorsqu’on ne connaît pas les contraintes qui lui sont propres, c’est se lancer dans une entreprise hasardeuse. Parmi les déconvenues auxquelles un néophyte s’expose, voici les principales :

  • la prudence de la SNCF : comme toutes les grandes entreprises, la SNCF ne veut courir aucun risque juridique. Donc vous ne pouvez imaginer de proposer un achat que si vous présentez des gages de sécurité de niveau professionnel. Vous devrez être en capacité de produire un plan de prévention des risques (manutention) et vous devrez demander une autorisation d’accès. La défi majeur sera aussi de trouver le bon service auquel s’adresser, ce qui n’est faisable ni par internet, ni par téléphone ! Et si vous ne connaissez pas vraiment le monde ferroviaire, une recherche sur site du bon interlocuteur pourrait vous valoir de sérieuses déconvenues. En pareil cas, notre conseil est simple : si vous êtes un particulier, oubliez définitivement l’idée d’acheter à la SNCF !
  • transport : une grue à 40 t. de charge coûte 5.000 € la demi-journée. Il vous en faudra peut-être deux pour des wagons et voitures à bogies. Voilà pour l’enlèvement. Comptez-en autant pour la dépose à l’arrivée. Et ceci sans compter le coût du transport, qui sera augmenté s’il entre dans la catégorie des convois spéciaux avec voiture pilote.
  • amiante : le sujet est devenu un authentique épouvantail des temps modernes. C’est un facteur de blocage sans équivalent. Pour autant, une analyse méticuleuse de la problématique permet de dégager quelques pistes intéressantes. Mais le sujet reste particulièrement complexe. Voyez nos conclusions.
  • intérêt patrimonial : vous pouvez imaginer acheter à une association ferroviaire. Sauf que dès qu’un élément roulant a plus de 40 ans, il est considéré comme « ancien », et donc les passionnés préfèrent vendre à une autre association afin de s’assurer de la sauvegarde de ce matériel, plutôt que de courir le risque de le voir transformé en cabane ou en restaurant, ce qui lui ferait perdre définitivement tout intérêt patrimonial et toute valeur. Les opportunités sont rares, mais il peut y en avoir. Il faut savoir régir vite en cas d’opportunités.
  • le prix d’achat : un petit wagon des années 60 (environ 30 tonnes) en mauvais état peut s’acheter pour environ 1000 €. S’il est en bon état, le prix s’envole… S’il date du début du XXe siècle, il commence à coûter cher, mais de toute façon aucune association ne se sépare de ce genre de patrimoine.

Pour ce qui concerne le présent site web :

  • PFF n’est pas un intermédiaire commercial ni un service de recherche. Il vous revient de chercher le matériel qu’il vous faut sur notre site, puis de trouver les contacts. Pour cela, voyez la mention de l’association propriétaire dans le corps de la fiche, positionnez le curseur de la souris dessus et vous obtiendrez le nom complet de l’association avec son adresse. Vous pourrez alors trouver toutes ses coordonnées.
  • menu « À vendre » : il est destiné en priorité aux associations de préservation et d’exploitation de trains touristiques, ainsi qu’aux porteurs de projets de sauvegarde prévoyant que l’élément sauvegardé puisse être vu par le grand public.
  • menu « En danger » : cette mention ne signifie pas nécessairement que le propriétaire vend. Lorsque ce n’est pas le cas, convaincre le propriétaire de céder du matériel qu’il laisse à l’abandon ou qu’il envisage de détruire, nécessitera un dossier en béton armé !

Tout ça vous paraît dissuasif ? En réalité, ça ne l’est pas plus que l’achat d’un avion ou d’un bateau de taille moyenne : même pour une utilisation alternative, connaître les contraintes inhérentes à chaque type de matériel lourd est indispensable à votre sécurité et à la pérennité du patrimoine industriel. Aussi, si vous êtes pris de passion pour le matériel ferroviaire, la meilleure chose que vous ayez probablement à faire et de rentrer dans une association : en terme de plaisir, le « retour sur investissement » est immédiat et le risque est quasi nul, contrairement à un projet strictement personnel.