Comment considérer la conservation d’un morceau de matériel ? Piston de locomotive à vapeur ou nez de TGV ? On a beau jeu de dire qu’il s’agit d’une « survivance », mais pour ceux qui les aiment, garder juste une pièce d’une machine ou d’une voiture, c’est une préservation ratée, une sorte d’épitaphe en 3D qui vaut bien une plaque funéraire « Regrets éternels ». Car on ne peut considérer préservé qu’un élément en parfait état, sans manque. Pour autant ces pièces et morceaux sont un témoignage du passé.
Chaudières de 150-A – Biars-Bretenoux
L’EIV de Biars-Bretenoux (SNCF Réseau) produit environ 450.000 traverses en bois par an, soit quasiment autant qu’il y 100 ans ! Pour ce faire, il alimente ses étuves avec des chaudières de 150-A (dont la porte a été retournée). Le paradoxe est que pendant ce temps a été préservée la 150-A-65, qui pourrait reprendre du service si on l’équipait d’une de ces chaudières !
Bogie-bissel de la 141-P-82 – Mulhouse
Ce bogie-bissel « Zara » préservé à la Cité du Train est tout ce qui reste de la locomotive 141-P-82, ferraillée à Mézidon en 1975, dont les performances dérangeaient certainement les ingénieurs qui ont accéléré la condamnation de la traction vapeur.
Morceau avant gauche de la 141-C-25 – Le Mans
En 1971 la FACS espérait pouvoir sauver la 141-C-25. Mais elle a fini sous la forme de cette fantômatique relique, la SNCF n’ayant pas donné son accord. Qu’en guise de dernier hommage à la C-25, on se souvienne de cette conséquence affligeante !
Roues motrices et embiellage droit de la 141-R-1109 – Vénissieux
Monument situé dans l’enceinte du dépôt de Vénissieux, réalisé par le personnel du dépôt et inauguré le 2 octobre 1975. L’intention n’est pas mauvaise, mais un hommage à la vapeur et ceux qui la servirent aurait mérité une machine entière… Rend-t-on hommages aux personnages célèbres en évoquant seulement leurs pieds ? Coordonnées GPS : 45°42’33.7″N 4°52’30.0″E
Bogie d’autorail Bugatti – Molsheim
Exposé à côté du bâtiment de la Communauté de Communes de la Région de Molsheim-Mutzig, le long de la rue de la commanderie (D2422), en à Molsheim. Coordonnées GPS : 48°31’57.4″N 7°29’53.0″E
Bogie de la CC-40102 – CMCF
Encore équipé de son moteur électrique, exposé en extérieur près du hangar du CMCF.
Cabine de la BB-16517 – CMCF
Récupérée sur la BB-16517 accidentée en 1993 et jugée irréparable, elle a ensuite été utilisée en 2003 aux ateliers d’Épernay comme prototype pour le projet de modernisation des cabines de la série des BB-16500, qui n’a finalement pas abouti. Récupérée en 2005 par le CMCF, et transférée à Oignies.
Caisse tronquée de voiture-restaurant CIWL – Paris
Caisse partielle d’une voiture-restaurant, utilisé par le restaurant « Le Wagon Bleu » à Paris.
Châssis de la 141-R-1332 – Suisse
Cette machine, prise dans le lot de trois 141-R récupérées par Ralph Shorno, aurait du être remise en service. Sa destinée est malheureusement très différente, puisqu’il n’en reste que le châssis, sa chaudière ayant été repeinte, puis détruite (!). Récit complet.
Châssis des 040 Borsig 10329 et 10357 – APEMVE
Châssis de deux locomotives à vapeur type Brigadelok construites par Borsig en 1918, numéro 10329 (Heeresfeldbahn 2198) et numéro 10357 (Heeresfeldbahn 2294). Proviennent de l’usine de sucre Lesmierz en Pologne, où elles servaient déjà de réserves de pièces.
Un tiers de l’autorail « Picasso » X-3847 – Mulhouse
Construit par De Dietrich & Cie à Niederbronn en 1953, numéro 78100 et radié le 21 novembre 1984. Ce « saucissonnage » est étrange : on ne peut pas considérer cela comme une démarche muséographique, et vu la quantité d’exemplaires identiques préservés, le musée aurait pu en acquérir un entier. Et ce morceau aurait du trouver son utilité logique : une réserve de pièce pour en restaurer un autre.
Cabine de la motrice 23105 du TGV 53– Mulhouse
Nez et cabine. Ce bloc n’inclue même pas la porte d’accès, et le bogie ne semble pas conservé non plus. Motrice TGV Sud-Est mise en service en 1982, radiée le 18 septembre 2013. La Cité du Train possède par ailleurs une motrice entière, la 23119.
Remorque routière UFR – Éperlecques
Préservée à côté du blockhaus d’Éperlecques (Pas-de-Calais).
Remorque routière UFR « Le Wagon de Dali »
Trouvée en 1986 par Roger Michel Erasmy à l’abandon derrière la gare de Perpignan et récupérée auprès du transporteur Raymondis. Restaurée et utilisée comme galerie itinérante, baptisée « Le Wagon de Dali ». À noter qu’il ne s’agit pas de la remorque représentée sur le tableau « Le Mystique de la Gare de Perpignan ». Celle du tableau a des panneaux en pointe de diamant, alors que celle préservée a des panneaux à renforts rectilignes.
Remorques routières UFR – Détruites
6 exemplaires qui se trouvaient à Saint-Jean-le Centenier. Photographiées en 2011 par Arnaud Demarez.