La série des 141-R a été construite aux Etats-Unis afin de rééquiper la France. Construites à 1340 exemplaires selon un modèle inédit en France et conçu par Baldwin Locomotive Works à partir d’un modèle déjà existant aux USA. Elles étaient conçues pour être simples à conduire, efficaces et robustes.
La tranche 701 à 1340 fut équipée de chauffe au fuel lourd, en raison de la pénurie de charbon de qualité, mais aussi parce que ce type de machine bénéficie d’une plus grande autonomie.
Pour ces raisons les 141-R furent les dernières machines à vapeur retirées du service régulier en 1973. En raison de la demande, trois machines furent conservées en état de marche pour des trains spéciaux : la 1126 à Narbonne, la 1187 et la 1244 à Venissieux, jusqu’en 1975. Après la période de destruction des machines à vapeur, il restait encore 12 machines qui semblaient définitivement sauvées. Aujourd’hui neuf machines sont réellement considérées comme préservées.
- Masse totale en ordre de marche : 115,12 t + 75 t (tender).
- Longueur : 14,64 m + 8,85 m (tender).
- Puissance maximum : 2928 ch à 80 km/h.
- Vitesse maximale : 100 km/h
Le transport maritime des 141-R
Des navires qui ont transporté les 141-R, le plus connu est certainement le Belpamela, spécialement conçu pour le transport d’objets lourds, propriété d’un armateur norvégien.
Pour sa dernière traversée, de New-York à Cherbourg, le Belpamela fut chargé de 17 machines (R-1220 à 1235 et R-1241). Le centre de gravité du navire était donc assez haut. Le 11 avril 1947 le Belpamela essuya une forte tempête au large de Terre-Neuve. Des machines rompirent leurs attaches et se déplacèrent latéralement, provoquant une forte gîte du navire, l’embarquement d’eau, et finalement le naufrage. Neuf marins perdirent la vie.